14 sept. 2014

MAY, BE MINE

Un jour de mai. Un joli jour de mai. 
Stop. 
Ils se sont retrouvés. Après tant d'années.
Stop. 
Il lui a dit soit à moi. Elle a dit oui. 
Stop. 
Amants pour la vie, éternité s'ensuit. 
Stop.



Paris, 2014

12 août 2014

LE POURQUOI DE MON COMMENT


Lever du rideau.
Lumière.

MOI
Oui, je sens que j'avance.
Non, j'ai peur qu'on me devance.
Cette sensation de me battre sans fin et sans succès.
Cette sensation de vouloir sans jamais avoir.
Passé, protège moi. Futur, promets moi.
Me lancer dans mon monde, dans ce monde que j'admire, dans ce monde auquel je rêve toutes les nuits ? D'accord.
Mais attendez ! J'ai cette boule à l'estomac, vous voyez? Le « trac » je crois qu'elle s'appelle.

Fondu au noir. Un projecteur. Fond-scène.

« C'est trop dur » dit-on.
« Et si ça ne marche pas ? » demande-t-on.
« C'est un monde de fou » répète-t-on.
« Comédienne? Ah oui, quand même...  » balbutie-t-on.
« C'est une sur un million, tu sais ? » insiste-t-on.
Oui. Je sais. Et alors ?
«  Qui ne tente rien n'a rien », on le dit aussi, non ?
Et « Quand on veut on peut », ça ne vaut plus maintenant ?

Je n'aime pas le mot impossible. Je préfère l'improbable.
Ne pouvons nous pas grimper, grimper, puis grimper et grimper toujours sans jamais tomber ? Et malgré le vertige, regarder en bas et se sentir fière d'être monté si haut ?
Ne pouvons nous pas contrôler cette angoisse du nouveau qui nous domine tous autant que nous sommes ?
Ne faut-il pas se battre pour ce qu'on aime, pour ce qu'on désire? N'est-ce pas cette philosophie que vous nous enseignez pour grandir?
« Fais quelque chose qui te plait, ma Gathoune, c'est le plus important ».
Donc, excusez moi, mais comme promis, j'écoute et j'obéis.

Pleins feux. Avant-scène.

« Cette enfant sera une star » a t-on murmuré.
« J'y crois, ma chérie» m'a t-on souri.
« Tu y arriveras, ma princesse » m'a t-on dit sans cesse.
Vous voulez que je vous dise ?
Oui, j'ai ce maudit trac.
Mais peu m'importe, je me lance.
Oh mon vertige, mon petit prestige.

Noir.

MA VOIX OFF 
« Savoir porter sa croix et avoir la foi. J'ai foi et j'ai moins mal, et lorsque je pense à ma vocation, je n'ai pas peur de la vie. » Tchekov


Fermeture du rideau.



Paris, 2014

9 août 2014

THE WOLF OF WALL STREET, UNE MAIS PAS DEUX

Movie - 3 out of 5 


Le dernier film de Martin Scorsese, tiré d'une histoire vraie, laisse perplexe une grande partie des cinéphiles. Ils ne savent plus s'il faut en pleurer ou en rire. 

Jordan Belfort, le personnage principal de ce film incarné merveilleusement par Leonardo DiCaprio, est un jeune courtier qui rêve de devenir millionnaire. Son rêve se réalise plus vite qu'il n'aurait pu l'imaginer. Au long de sa carrière, ce rêve devenu réalité va basculer dans un enfer où ce jeune millionnaire va perdre le contrôle. L'addiction à la drogue et la passion maladive pour l'argent sont loin d'être idylliques. Le Fairy Tale dans lequel il se croyait va devenir son pire cauchemar.
Qualifiés comme des bêtes sauvages droguées et comme des manipulateurs accros au sexe, les millionnaires vont être les protagonistes de trois heures de folie.
Bien que voulant critiquer ce monde de luxe et d'escroquerie, Scorsese se laisse aller dans les stéréotypes les plus récurrents, dans les exagérations les plus troublantes et dans des répétitions parfois lassantes et accablantes. La femme est considérée comme une rien  du tout ou si, excusez moi, comme un objet sexuel dépourvu d'un quelconque cerveau. L'amitié et la fidélité ne sont même pas appelées au rendez-vous. Scorsese nous montre un monde de fous, orné de fucks et régi par les sous.   
Malgré ce show off et cette vulgarité permanente, Scorsese ajoute une belle pincée d'humour. Le spectateur ne cesse d'être envouté par les images grandioses et les dialogues souvent hilarants donnant une dynamique intéressante. De plus, l'interprétation de DiCaprio reste splendide et fort reconnue (nomination aux Oscars 2014). Son talent, son charme et sa prestance font de lui l'attraction principale du film.

Le tumultueux mélange de stéréotypes, de vulgarité, d'humour et de talent cinématographique, fait de The Wolf of Wall Street (2013) un film attirant, certes, mais qu'on ne reverrait pas deux fois. 


Madrid, 2014



UNE NUIT ÉTOILÉE

Les pieds nus sur l'asphalte. Il a froid. Son esprit bouillonnant le défie en images. Il a peur. Le goudron lui est trop agréable. Son cœur bat pour épuiser les derniers instants. Souvenirs inépuisables.
Les orteils se manifestent légèrement. Ils ont hâte. Sa hanche s'adapte au mouvement et s'immobilise. Il avance. Ses paupières s'abaissent lentement. Le vent le caresse brutalement. Caresse insaisissable.
Les mains accrochées aux vêtements. Il a mal. Bien qu'immobile, il a l'impression de tomber. Bien que souriant, il a l'impression de pleurer. Le sourire lui fend le visage. Douleur agréable.
Les éternelles minutes de silence. Il espère. Un des genoux tremblants forme un angle droit. Il accélère. La respiration se fait entendre sourdement. Il s'altère. La tête inclinée veut résister, incapable.
Ses pieds nus ne touchent plus, ses orteils ne se hâtent plus, ses mains ne s'accrochent plus, son esprit ne le défie plus et son sourire n'existe plus. Le silence, quant à lui, reste un présent impérissable.
Il a sauté dans une nuit étoilée.  


Paris, 2014

BAILANDO RECUERDOS

Cuando bailo recuerdos, mil estrellas me alumbran desde el cielo de mi memoria. Me siento viva, me siento nueva.
Cuando bailo recuerdos, todo mi mundo parece estar quieto, esperándome para continuar. Me siento única, me siento sola.
Cuando bailo recuerdos, me muevo con soltura y con suavidad bajo mi harmonía. Me siento ligera, me siento delicada.
Cuando bailo recuerdos, mis manos giran fundiéndose en el viento de mi melodía. Me siento llena, me siento fuerte.
Cuando bailo recuerdos, mi cuerpo se tensa y mi corazón se para. Me siento frágil, me siento humana.

Bailando recuerdos, unas lágrimas se deslizan por mi cara iluminada por una sonrisa.
Bailando recuerdos, me entra una nostalgia eterna pero preciosa.
Sí, estoy bailando recuerdos. 





Paris, 2013